Ouvrir des alternatives à l’usage de la voiture individuelle, rééquilibrer le partage de la voirie, restaurer les droits de la circulation douce.. : tels sont quelques-uns des objectifs proclamés du Schéma Local de Déplacements (SLD) en cours de débat ; objectifs naturellement louables… mais malheureusement mis en œuvre avec beaucoup de parcimonie dans ce plan qui semble à plus d’un égard proposer une entrée dans l’avenir à reculons… Je relève ici quelques-uns des projets - ou absences de projets - emblématiques de ces orientations :
Elargissement de
rues en centre-ville (Angiviller, Potocki..)
En contradiction
avec l’objectif de la "ville à vivre", c’est la promesse de
trafics supplémentaires dans des quartiers souffrant déjà de problèmes aigus
de circulation et stationnement.
Pour
la rue Potocki, la question de la
pertinence de ce choix se pose avec une acuité particulière : est-il
raisonnable de créer, avec une mise en
double-sens automobile, les conditions d’une circulation accrue aux portes
mêmes d’un établissement de plus de 1000 élèves, là où les exigences conjointes de sécurité et de réduction des nuisances
sonores semblent imposer plus encore
qu’ailleurs la sanctuarisation de larges
espaces piétonniers, la création d’axes cyclables protégés et d’un vaste espace en "zone de rencontre 20 km/h"..
Pistes cyclables
protégées
Livré, sans air-bag ni carrosserie protectrice, à des flux de circulation croissants sur une voirie encore largement déficitaire en parcours cyclables sécurisés, le cycliste (et a fortiori le cycliste enfant) est un usager de la rue éminemment vulnérable dont la protection relève aujourd’hui d’une urgence absolue. Outre un effort budgétaire accru, cette sécurisation des axes cyclistes appelle une clarification des choix en matière d’équipements et une hiérarchisation rigoureuse des priorités :
Livré, sans air-bag ni carrosserie protectrice, à des flux de circulation croissants sur une voirie encore largement déficitaire en parcours cyclables sécurisés, le cycliste (et a fortiori le cycliste enfant) est un usager de la rue éminemment vulnérable dont la protection relève aujourd’hui d’une urgence absolue. Outre un effort budgétaire accru, cette sécurisation des axes cyclistes appelle une clarification des choix en matière d’équipements et une hiérarchisation rigoureuse des priorités :
*Les
modes de sécurisation :
Au même titre
que le piéton dispose du trottoir, le cycliste a droit, sur axes
fréquentés, à un espace propre - bande cyclable séparée, piste en site propre.. - lui donnant des
garanties décentes de protection : un enjeu de sécurité essentiel à l’heure où la multiplication des
projets immobiliers laisse deviner la poursuite de la croissance des trafics.
Cette
observation désigne la "voie
partagée" cyclistes-automobilistes (= bande cyclable réduite à un
simple marquage au sol, comme nous la trouvons par exemple rue de Clai-refontaine)
comme un aménagement "au
rabais" parfaitement incompatible (sur voies fréquentées) avec
les exigences minimales de la sécurité cycliste ; un simple pictogramme au sol
n’ayant à lui seul aucun titre pour qualifier un "axe cyclable", la
ville de Rambouillet se doit, pour la clarté de l’information donnée au
citoyen, de retirer des plans d’aménagements cyclables la mention de voies qui, sous ce terme à connotation
noble de" voie partagée", laissent - dans les accidents les
impliquant mutuellement - automobilistes
et cyclistes dans une inégalité foncière face au risque routier (0 % contre
100%..) et ne peuvent, si on les
banalise comme réponses acceptables, que continuer à nourrir demain une accidentalité frappant sélectivement les
adeptes de la circulation douce, au premier
rang desquels figurent nos enfants.
*Hiérarchisation des priorités
Dans
une logique de l’urgence, elle
implique la mise en différé de certains projets de liaisons transversales
périphériques (ex., rue du Vieil Orme) au profit de projets notoirement plus vitaux, à savoir
les liaisons en direction du centre-ville et, priorité des priorités, les liaisons en direction des établissements
scolaires.
Parmi ces dernières, et à titre d’exemple, j’attire à nouveau
l’attention sur l’axe reliant, via la
rue de Clairefontaine, le cœur du
quartier Clairière et Vivonne aux abords du centre-ville (bibliothèque, Ste
Thérèse, administrations..) ;
donné de manière répétée dans mes courriers depuis 10 ans comme le maillon
incontournable d’un grand axe cyclable Est-Ouest, il continue d’offrir aujourd’hui
le condensé de tous les éléments propres à décourager le cyclisme
urbain : ruptures de niveau, fissures sur la piste (Véolia), plots
métalliques dangereux, risques associés à la "voie partagée" dans des
tronçons disposant, en secteur encore partiellement agricole, de larges
trottoirs très peu fréquentés par les piétons.. ; parcouru quotidiennement par des légions d’élèves, cet axe va-t-il
enfin retenir l’attention des responsables du réseau cyclable ?
Réglementation en
matière de vitesse urbaine.
Le SLD prévoit de timides mises en "zone
3O" mais sans prendre la vraie
mesure de l’insécurité routière
qui, en ville, sous la forme d’une accidentalité de blessés, notamment, garde,
à Rambouillet comme dans trop de villes, des niveaux très préoccupants.
Ce constat impose l’adoption de mesures
en faveur d’une circulation apaisée
par la réduction des vitesses ; appliqué dans des villes
proches (Clamart, Sceaux..), le 30
km/h urbain posé comme règle (avec des exceptions consenties au 50 sur des
voies à vocation caractérisée de transit) a déjà fait la preuve de son aptitude
à pondérer le niveau de violence routière. Face à la croissance des trafics
urbains, chacun - élu ou simple citoyen - doit comprendre que cette mesure de pacification de la circulation est aujourd’hui la mesure-phare incontournable, imposée à toute municipalité
s’attelant à la reconstruction d’une ville véritablement" à vivre", à
la fois plus sûre et plus solidaire, attachée à la défense du plus fragile, soucieuse de la
sauvegarde des droits de ses cyclistes et piétons, c’est-à-dire notamment de ses handicapés, de ses
personnes âgées, de ses enfants..
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